La chirurgie des tissus mous est une discipline à part entière. Elle se distingue de l’orthopédie et de la chirurgie neurologique qui traitent les problèmes de fracture osseuse, d’arrachement ligamentaire, de luxation, de paralysie ou d’arthrose.
Elle concerne les stérilisations des mâles et des femelles, les césariennes, les réparations de hernies, les chirurgies vasculaires, les chirurgies de tous les organes du corps et des tumeurs dont la localisation est très variable (thorax, abdomen, membres, face…).
La chirurgie des tissus mous peut s’avérer extrêmement délicate en particulier si l’organe opéré et de petite taille, mal placé ou fragile.
Stérilisation d’une chienne sous coelioscopie mini-invasive (à gauche): retrait des ovaires sous contrôle vidéo, par deux petites incisions uniquement. Gastropexie : fixation de l’estomac (à droite), seuls deux petites sutures doivent cicatriser.
Cette discipline n’est pas autonome (sauf peut-être pour les stérilisations).
Elle s’inscrit dans le cadre d’une démarche diagnostique : c’est le dernier maillon après une recherche médicale.
Le chirurgien « tissu mou » est le bras armé de son collègue médecin qui fait le diagnostic, évalue la gravité, propose des solutions médicales et soit en cas d’échec (les calculs vésicaux ne disparaissent pas avec le traitement instauré par exemple …), soit parce qu’il n’a pas de solution (la tumeur doit être retirée au plus vite…), fait appel au chirurgien.
La chirurgie doit être considérée comme l’ultime solution. En effet le vétérinaire devra toujours, si cela est possible, lui préférer un traitement moins invasif et moins douloureux pour l’animal. Le couple chirurgien-médecin doit travailler ensemble en réelle harmonie.
Plus l’entente et la confiance réciproque sont bonnes, plus le service proposé sera optimal.
Le chirurgien est au médecin ce que les forces spéciales sont aux politiques si l’on peut s’exprimer ainsi.
Les deux disciplines évoluent par ailleurs de plus en plus vite grâce aux progrès techniques. Il y a 20 ans, les cliniques vétérinaires s’équipaient d’ un échographe ou d’un analyseur de biologie médicale, maintenant, elles visent une radiographie numérique ou un scanner. Cette course à l’armement en appareils vit une accélération à la fois formidable et angoissante! A la fois formidable car elle permet des diagnostics plus poussés et donc plus d’espoir de guérison mais, également angoissante car le vétérinaire fait sans doute moins confiance à son esprit clinique et se trouve complexé s’il n’a pas accès à cette technologie.
De la même façon, la chirurgie des tissus mous reprend des règles certes anciennes mais en constante évolution. En permanence, les consensus évoluent concernant l’anesthésie, la gestion de la douleur, les voies d’abord chirurgicales, les protocoles opératoires, la suture des organes…
Rhinoplastie chez deux brachycéphales : ouverture des narines sténosées (anomalie de naissance). L’animal respirera alors normalement sans difficulté.
Depuis quelques années, la vidéo a révolutionné la chirurgie. Nous avons à notre disposition des caméras de très faible diamètre utilisables pour de nombreuses procédures.